expos

Histoires de choses

regards en chemin

24ème exposition de printemps

Histoires de choses, regards en chemin

du 1er avril au 29 mai 2023

du mercredi au dimanche et jours fériés de 14h à 18h

installations, peintures, photographies

Elfi Exertier

Christian Cheyrezy

Ernest Puerta

Ces choses dont on dit mots.

Montage d'extraits de poèmes faisant référence à des objets usuels ou rares, auxquels nous nous attachons ou au contraire que nous abandonnons au mépris, sinon à l'indifférence…

À travers Charles Baudelaire, Yves Bonnefoy, Francis Ponge, Jacques Prévert, Arthur Rimbaud, Philippe Tancelin, Jean Tardieu, Boris Vian, Philippe Weishaupt... nous écouterons résonner l'empreinte des choses sur nos âmes...

lecture à voix haute de Philippe Tancelin accompagnée des musiques de Philippe Weishaupt

Elfi Exertier
Elfi Exertier, Sans titre

Elfi Exertier

vidéos, installations

Qui jadis ou hier encore s'est tenu là ? Quels objets, quelles choses sollicitaient nos sens ? Quelle présence s'offrait à nous et maintenant ne paraît plus, ne nous lègue avec le temps que son empreinte, n'en appelle qu'à nos souvenirs, nous laissant confrontés de force avec l'absence, l'envahissante présence de l'absence ?

À travers cette exposition-rencontre avec deux autres artistes, Elfi Exertier non seulement interroge la mémoire sensorielle mais elle met à l'épreuve notre gratitude à l'endroit de ces objets-choses qui en nos temps partagés avec eux, ont su alléger nos tâches ou mieux encore nous soulager de multiples fardeaux sans oublier d'être dispos à nos humeurs, nos sentiments quand les caprices du temps jouaient de toutes les péripéties...

Elfie Exertier, Toupies
Elfie Exertier, Toupies

Selon une scénographie toute en résonance avec les autres œuvres exposées, l'artiste propose avec ses installations, toute une dramaturgie de la convocation d'empreintes visuelles, sonores avec la matièretemps de nos regards. Elle convoque notre présence à des disparus, (objets et choses). Elle interpelle notre manière de ressentir leur absence, de réécrire depuis leurs traces, le sens profond des usages que nous en avions, notre raison d'être avec eux, parmi eux. Elle élabore enfin une cartographie de nos mémoires vives.

Ainsi qu'elle l'a entrepris au long d'une première étape de sa démarche créatrice à la rencontre des personnes désorientées*, Elfi Exertier réveille certes notre relation spirituelle, sensible à la matérialité des objets disparus, mais plus encore depuis le temps des choses (leur durée d'usage), elle en appelle ici, aux choses du temps : ses œuvres de poussières et d'ombres, ses imprégnations des espaces, des esprits, des sensibilités qui laissent peu paraître en surface mais n'en atteignent pas moins les grandes profondeurs, parfois jusqu'aux abîmes de nos sensations.

Philippe Tancelin
Février 2023

*Personnes souffrant de la maladie d'alhzeimer

Elfi Exertier elfiexertier.com

Christian Cheyrezy

peintures

Docteur en musicologie, titulaire d'une thèse musique et représentation chez Wieland Wagner, agrégé d'arts plastiques, Philippe Cheyrezy dirigea le département de musique de l'université Paris VIII où il enseigna comme maître de conférences. Réalisateur de plusieurs mises en scène d'opéra, il produisit de nombreuses émissions sur France musique et présenta en 1976, le festival de Bayreuth.

Christian Cheyrezy, Au bleu oiseau
Au bleu oiseau

Grand érudit autant en musique qu'en arts plastiques, il se consacra à la peinture durant les quinze dernières années de sa vie.

Comme Picasso dans L'enlèvement des Sabines s'inspire des tableaux de Poussin et David en les interprétant dans sa conception de la violence déformante-informante, Cheyrezy s'inspire de fragments de toiles de maîtres, les met en scène et depuis cette mise-en-scène use la toile, contruit une dramaturgie de cette rencontre des fragments.

Chaque toile de taille moyenne ou très grande est la circonstance provoquée d'un drame (drama) dans l'espace. Le peintre s'y lance plusieurs défis, celui de la complexité de la composition géométrique, de la lumière et de la recherche d'une musique instrumentale des tons et nuances plus que des couleurs. L'ensemble frappe le regard contemplateur selon une théâtralité à l'épreuve d'une érudition sans laisse des toiles de grands maîtres dont l'artiste s'inspire et prend certains fragments, à partir desquels il reconstruit de nouvelles compositions-montages qui relèvent d'une très forte théâtralité et suscitent entre eux une relation violente inattendue, comme Picasso le fit dans sa forme avec des tableaux de Poussin ou David. Ici l'artiste, également metteur- en-scène d'opéra ne manque pas d'enrichir ses montages de figures d'instruments avec lesquels nous le verrons, il fait jouer des partitions de silence. Christian Cheyrezy s'est spécialisé au plan théorique dans le champ de la relation entre image et musique et ce n'est pas sans dessein que la figure d'instruments de musique les plus divers, intervient dans ses compositions, mais toujours dans la perspective d'une pause marquée entre deux exécutions de morceaux. Les partitions et instruments y sont proposés selon un silence radieux offert aux éléments tumultueux de la composition. Souvent en effet, celle-ci orchestre une tempête de décors au sein desquels les architectures de monuments (arceaux, voûtes, colonnes, chapiteaux, ...), se pressent, se font concurrence, s'entrechoquent parfois dans leur ascension vers la lumière. C'est à une véritable conquête de l'espace, avec la maîtrise technique que cela implique, à laquelle se livre le tableau. De riches tentures, étoffes aux plis subtiles viennent, telles une baguette de chef, donner mesure, rythme à l'ensemble.

Christian Cheyrezy, Entrée des artistes
Entrée des artistes

A la différence de ce qu'on désigne souvent nature morte ou encore réunion de choses inanimées, selon des scènes composées, mises en espace, Christian Cheyrezy ne propose pas des objets en représentation, éléments divers figés dans leur invariance mais leur relation de plus en plus chaotique tout au long de la dramaturgie que déploie le tableau. Cette dramaturgie repose sur le parcours labyrinthique du regardeur suscité par les interstices entre les éléments. L'artiste nous fait cheminer à travers ces interstices. Nous nous aventurons dans des relations étonnantes, conflictuelles, jusqu'à la violence déformante des lignes, informant de nouvelles voies d'échange entre les éléments. On y surprend autant de drames qu'il y a de déambulations possibles dans l'antre les objets. On pourrait supposer que notre vue sur le tableau est conduite par une scénographie déterminante. Tout au contraire. Nous sommes invités à l'aléatoire créatif de nos chemins de regards et au bouleversement parfois de nos perceptions et lectures de l'œuvre. Ainsi en est-il du dernier tableau de l'artiste Au bleu-oiseau que nous pouvons interpréter comme une prouesse figurative autant qu'abstractive suivant la distance qu'on s'octroie vis-à-vis de l'œuvre.

Christian Cheyrezy
Sans titre

Les toiles présentées nous offrent, dans l'espace plastique, un large éventail de drames, toutes catégories avancées : tragiques, tragi-comiques, comiques...

De la pompe cérémoniale d'un chœur d'église où l'on croit entendre les grandes orgues, au dérisoire d'un point sur une portée, d'une perruque de juge sur un autel en passant par le plus humble, d'une cruche en équilibre instable ou la violence qui saisit cet oiseau de proie cherchant à s'extraire de sa pose taxidermique par un vol incertain.

Dans les œuvres de Christian Cheyrezy, rien n'est affaire de décor mais de lutte entre des puissances prises au piège de leur image, des potentialités interdites par des figures de faux prophètes mais toutes heureusement condamnées par l'artiste à se libérer grâce à la conquête de l'espace et son ascension vers une lumière noire comme on en connaît au théâtre et comme l'artiste en usait dans ses mises-en-scène d'opéra.

La recherche au sein des tableaux n'est pas que plastique, elle est aussi musicale. Elle nous fait autant entrevoir le grand ordre du désordre qu'entr'entendre le vaste concert harmonieux des discordances, le tout dans ces approches atypiques d'architectures visuelles, sonores selon des écarts surprenants entre elles et hautement travaillées par l'artiste comme savent le faire quelques poètes... Christian Cheyrezy demeure par son œuvre cette lumière secrète de drames intervallaires qui écrivent une poétique de l'éclair dans le calme académique.

Philippe Tancelin

donner à voir

du 18 juin au 17 septembre 2023

du mardi au dimanche de 10h30 à 18h30

Donner à voir, l'affiche

autour des arts plastiques

Marita Pœst Clement
Hettie Goverts
Erika Schwinte
Françoise Joudrier

vernissage samedi 17 juin à 18h
concert

Marita Pœst Clement

sculptures, gravures, dessins

Marita Pœst Clement, La grande nuit
La grande nuit

Avec le travail de Marita Poest-Clement, nous sommes en présence d'un autre aspect de la gravure, puisque l'échelle et l'apparence de ses estampes donnent l'illusion de sculptures ayant une existence réelle. Les esquisses, en tant que projets, les gravures, en tant que proto-sculptures, les structures librement posées dans l'espace se rejoignent dans une même œuvre monumentale d'une autorité indéniable.

SW Hayter

Marita Pœst Clement, La forteresse
La forteresse, détail

Hettie Goverts

dessins

Hettie Goverts, Big
Big

Une nouvelle sur mon travail ?

Comment pourrais-je
Comment pourrais-je raconter
expliquer pendant que
ma main suit le crayon
grattage tourbillonnant
inattendu

Lignes du ciel
Le vent qui frôle
Refusant tout contrôle

De vastes océans sombres, plus sombres...
Pourquoi pas de bleu turquoise
je me demande

Des hordes de petites créatures
marchant dans le grand blanc
Pourquoi...

Il s'agit d'errer
Une aventure dans la nature

Hettie Goverts

Hettie Goverts, Nightlights
Nightlights

Origin Stories l from Hettie Goverts on Vimeo.

Erika Schwinte

peintures

Erika Schwinte, Sans titre
Sans titre, détail

Je suis à la recherche d'un certain dépouillement qui se traduit dans la matérialité brute du support laissé  apparent par endroit ou par l'utilisation de la toile libre. Cette simplicité des moyens traduit une forme d'immédiateté, une immédiateté de la peinture, dans ce qui la sollicite comme dans ce qu'elle transmet au regard.

Erika Schwinte

Erika Schwinte, Carré sans cadre
Carré sans cadre

Françoise Joudrier

peintures

Françoise Joudrier réalise une œuvre qui mêle dessin dans la peinture. Son travail est caractérisé par l'expression, la spontanéité, une désinvolture maitrisée. Elle développe une thématique existentielle axée sur le particularisme et l'individu. Son WHO I Am ne questionne pas, ne donne pas de réponse... il met en avant le simple témoignage d'être seul dans la barque, unique, particulier, singulier dans sa différence à l'autre, dans le corps, la tête, la vie. C'est là dans ce petit champ de corps que tout se passe, je ressens, je respire... tout le monde fait ça, mais je suis seule à ressentir ma vie, ma respiration... Après des séries sur les Trophées animaliers, Objets, elle se tourne vers les Architectures organiques (fauteuil, baignoire, kimono)

les architectures sont souvent organiques puisqu'elles pensent pour le corps... l'abritent, le logent... les architectures sont des corps... Elles témoignent.

Terrain de jeu

23ème exposition d'automne

du 20 septembre au 1er novembre 2023

photos, dessins

du mercredi au dimanche et jours fériés de 14h à 18h

Terrain de jeu, l'affiche

Terrain de jeu est une exposition collective qui réunit six artistes, cinq photographes et une illustratrice. L'Ardèche incarne leur champ d'expérimentation et leur périmètre de création. À travers leurs séries artistiques, elles donnent à voir certains aspects de ce territoire avec un regard toujours singulier et curieux sur le monde. Elles ont ainsi choisi d'interpréter des légendes, de photographier ou illustrer des récits de vie, de s'approprier des histoires de corps, de parcours sensibles. La question de l'intime et de l'altérité les traverse et imprègne leurs images. Le réel et sa perception deviennent ainsi leur terrain de jeu.

ANOUCK EVERAERE

photographies

Anouk Everaere, Entremêlées
Anouk Everaere, Entremêlées

Anouck documente le quotidien d'une équipe de rugby féminine sur le territoire albenassien.

Anouk Everaere, Entremêlées
Anouk Everaere, Entremêlées

ALEXA BRUNET

photographies

Dans cette série, Alexa illustre des superstitions et croyances, autrefois transmises à travers des grimoires ou livres des secrets. C'est un recueil imaginaire de recettes, évoquant le pouvoir, la féminité, la divination, l'art de soigner, et toutes formes d'influences sur les êtres vivants et la nature.

Alexa Brunet, Rosiers ciseaux
Alexa Brunet, Rosiers ciseaux

LISA BONIFACE

photographies

C'est quoi ce corps
Lisa travaille sur la micro-intimité, le rapport que l'on entretient avec le corps.

Lisa Boniface, c'est quoi ce corps
Lisa Boniface, c'est quoi ce corps

MYRIAM CHASTAGNIER

photographies

Myriam questionne les rapports de domination de genre.

Myriam Chastagnier, Love story
Myriam Chastagnier, Love story

LISA HABERER

dessins

Lisa dessine avec un œil humoristique sur l'écologie, le féminisme et la vie rurale.

VANESSA CHAMBARD

photographies

Vanessa mêle photographies et écriture pour raconter comment, suivant les traces de trois de ses amies, elle est devenue bergère.

Vanessa Chambard, Devenir bergères
Vanessa Chambard, Devenir bergères